Les Oies de Pirou

2.- Contes et Légendes du Pays Normand

 Vers l’An 910,  Rollon, Chef Viking que l’on connaît aussi sous le nom de Robert le Marcheur, voulait ajouter à ses conquêtes le château des Seigneurs de Pirou. Jeanine Gardye, en ce jour de Pâques 2020,  nous a raconté cette légende. Je tiens à lui donner toute sa place sur ce blog…

Voyez-vous chaque année ces voiliers dans le ciel normand ? ils reviennent sans doute chercher le grimoire… M.Duthy

Les Oies de Pirou

ROLLON s’étant emparé de tout le Cotentin, se trouva un beau jour en quête devant les murailles du château de  PIROU que l’on disait bâti par les fées.

ROLLON  ne pouvant prendre la place de vive force, l’investit. Les  seigneurs de PIROU experts en magie de père en fils, se voyant réduits à la dernière extrémité et ne voulant pas se rendre aux brigands du Nord s’étaient transformés en oies sauvages et avaient pris leur vol.

Seulement, dans leur empressement à accomplir l’œuvre magique, ils oublièrent de consulter le grimoire où se trouvait indiquée la manière de reprendre leur forme humaine si bien que, devenus oies à leur gré, oies ils sont restés depuis en dépit de tous.

Notes :

Jeanine Gardye : Membre de notre Association Généa50 : https://gw.geneanet.org/genea50com_w
Légende relevée dans : NOTICE SUR LES SEIGNEURS DE PIROU par Victor BRUNET  –   1884 
Imprimerie A. GUERIN, rue Chaussée et Place Nationale VIRE

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Un écrit concernant les migrations des oies à Pirou tiré du dictionnaire celtique de Bullet, trouvé par Pascal Levieux :

PIROU

   Ancien Château sur la côte de la Basse Normandie dans le Coutantin, vis-à-vis des Isles de Jersey & de Garnesay.On compte au pied de ce Château dix-huit ou vingt niches de pierre, où l’on a soin tous les ans de mettre des nids faits de paille ou de foin pour les oyes sauvages, qui ne manquent pas tous les premiers jours de mars de venir la nuit faire plusieurs rondes tout à l’entour, pour voir au clair de la lune & des étoiles, si ces nids sont préts. Les jours suivans, ces oiseaux viennent prendre possession des nids qu’ils trouvent les plus mollets & les plus commodes, & souvent ce n’est pas sans quelque combat entre eux à coup d’ongles & de bec, où il se répand du sang ; ce qui se fait avec tant de bruit, qu’on ne s’entend presque point dans les appartements du Château, ni dans les masures des environs. Lorsque tous ces nids sont pris, on en met d’autres sur les parapets des murailles, et ils ne demeurent pas longtemps vuides. Comme ces murailles sont extrêmement hautes, les oyes qui y couvent ont accoûtumé, dès que leurs petits sont éclos, d’avertir en criant qu’on vienne les descendre dans le fossé. Si on tarde à le faire, les mères y descendent elles-mêmes, étendent leurs aîles, & reçoivent leurs petits à la descente, de crainte qu’ils ne se blessent. Chaque oye a son mâle auprès d’elle ; & ce qu’il y a de remarquable, c’est qu’encore que ce soient de vraies oyes sauvages, aucun de ces oiseaux ne paroît dans les campagnes voisines, pendant que l’on en voit des milliers qui flottent sur les lacs de Pirou. Quand ils sont hors du Château, on n’en sçaurait approcher de six cens pas sans qu’ils s’envolent ; mais quand ils sont dans le Château, ils cessent d’être sauvages, & viennent prendre du pain & de l’avoine à la main, comme s’ils avaient de la considération pour ceux qui leur ont fourni des nids. Quelque bruit que l’on fasse dans les cours, quand même on tireroit des coups de fusil, ils ne s’effarouchent point, & couvent depuis le commencement de mars jusques dans le mois de mai. Lorsque les petits sont assez forts pour les suivre, ils les dérobent la nuit, & se retirent par des faux-fuyants dans les lacs voisins, pour ne revenir que l’année suivante. Fur ou Pur, en composition Pyr, prudent, avisé sage. Oue, oye en vieux françois, d’Oay, Oaw, Oaou, Celtique. Pirou, oyes avisées, oyes fines.

Titre :  Mémoires sur la langue celtique. T1-2 / … par M. Bullet,… Tome Ier. – (Tome II-III contenant la première-deuxième partie du Dictionnaire celtique)
Auteur : Bullet, Jean-Baptiste (1699-1775). Auteur du texte – Éditeur : (Besançon) – Date d’édition : 1754-1760 – Format : 3 tomes en 2 vol. ; in-fol.
Format : Nombre total de vues : 970 – Description : Collection numérique : Fonds régional : Franche-Comté – Droits : domaine public
Identifiant : ark:/12148/bpt6k123460s – Source : Bibliothèque nationale de France, département Centre technique du livre, X-604 –
Notice d’ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30175539m – Provenance : Bibliothèque nationale de France – Date de mise en ligne : 07/08/2008——————————————————————————Sur Gallica dans la revue : Touche -à-tout : revue hebdomadaire universelle illustrée, on y trouve une autre version de la légende des Oies de Pirou : trouvée par Pascal Levieux.https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55223257/f3.image.r=Vigneul%20Marville%20Pirou?rk=64378;0 ———————————————————————————–Il existe aussi une version de la légende (donnée par Brigitte Héraud et Alain Aubril) dans :l’Annuaire du Département de la Manche de 1835.de J.Couppey http://www.normannia.eu/pages/mythes-et-legendes/les-oies-du-pirou.htmlhttps://books.google.fr/books?id=Uio6AAAAMAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

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