La maison hantée de la rue E. Liais à Cherbourg : Conclusion

Nous voici arrivés à la conclusion de cette très vieille légende urbaine.

(>Partie 2 , Partie 1).


1834 : Nous trouvons une Catherine GUERRAND âgée de 24 ans, née à Tourlaville. Après recherches il s’avère qu’elle n’est pas décédée à Cherbourg dans les dix années antérieures ou postérieures à cette année de recensement.

1829 : Un Jean CARDRON est au service de l’abbé DEMONS. Étant donné qu’il s’agit d’un homme ce n’est pas son personnage qui a inspiré la légende, mais au point où nous en sommes un homme aurait pu devenir une femme dans cette histoire totalement déformée.

1818 : Nous sommes un an après la retraite de l’abbé DEMONS. Jeanne Catherine est alors sa domestique. Les tables décennales nous apprennent qu’elle est décédée en 1818, et son acte de décès indique qu’elle trépassa au domicile du père DEMONS, sis rue du chantier, le soir du 25 novembre 1818. Nous tenons donc la personne à l’origine de la légende et nous constatons que l’abbé DEMONS lui aura survécu dix-neuf ans aux côtés de sa nouvelle domestique Louise LESAULNIER, qui restera à son service jusqu’à la fin.

Acte de décès de Jeanne AUVRAY
Acte de naissance de Jeanne AUVRAY

Ce tragique événement a donc eu lieu quatre-vingt-dix ans avant l’histoire de notre fantôme hurlant au 46 rue du chantier, alors numéroté 40. Cette maison de 1ère classe, propriété de l’abbé DEMONS se situait du même côté que la préfecture maritime.

C’est l’une des cinq maisons présentes sur la photo ci-dessus dont les numéros vont du 37 au 45 rue E. Liais, en face de la rue de la Comédie (vue Google Street View). L’histoire de notre fantôme hurlant s’est déroulée quant à elle en face de la préfecture maritime, au 54 rue E. Liais.

Conclusion : Méfiez-vous de ce qui est marqué dans la presse ainsi que de tout autre support qu’il soit papier ou numérique et vérifiez toujours toutes les informations que vous trouvez. Ceci était vrai hier et le devient encore plus aujourd’hui à l’ère de l’intelligence artificielle. Cette petite enquête sur l’origine du fantôme hurlant le démontre. Contrairement à tout ce qu’il y a pu être dit et rapporté à l’époque – exception faite d’un journal – Le prêtre n’a jamais été assassiné avec sa domestique. Le nom du prêtre a même été confondu avec celui d’un aumônier de la Marine encore vivant au moment des faits de 1908. De plus l’assassinat s’est produit plusieurs maisons plus loin de l’autre côté de la rue. Et pour finir, on nous parle d’assassinat mais je n’en ai pas trouvé la trace pour le moment. Peut-être est-elle morte tout simplement d’une crise cardiaque, d’une chute dans l’escalier ou de bien d’autres manières. L’assassinat serait-il la seule parcelle de vérité dans cette histoire ?

David Châtel