Sur le versant de la Montagne du Roule à Cherbourg, à mi pente, un tombeau fût découvert en 1688. A l’entrée de ce tombeau se présentait une pierre inclinée en forme de pentagone dont la base sur la partie la moins élevée était soutenue par deux autres pierres...
Cette découverte excita la curiosité cupide de deux particuliers qui se mirent à chercher un trésor. Il leur fallu deux jours complets pour dégager le tombeau afin de se frayer un passage suffisant pour un seul homme.
Une ceinture en or fût découverte et, certains d’une richesse cachée dans les entrailles de la terre, les deux hommes redoublèrent d’efforts les jours suivants.
Au comble de la joie ils découvrirent un vase en grès, peint en rouge, rempli d’environ 200 pièces d’or de la taille d’un petit écu. Sur l’avers nous pouvions voir l’effigie des empereurs Commode qui régna de 180 à 192, Marc Aurele qui régna de 161 à 180 et Antonin le Pieux qui régna de 138 à 161, et des impératrices Faustine, l’épouse d’Antonin le pieux, et Lucine. Sur le revers figuraient des galères, des dieux païens, un capitole, un autel, etc.
Hélas les médailles n’étaient pas en or mais en bronze recouvert d’un verni très bien conservé. Les deux hommes, les revendirent au prix du métal pour se rembourser de leurs
efforts. Une perte historique…
1742 : Un curieux fit casser la pierre tombale où fût mis à jour le «trésor». Il découvrit quelques médailles sur le sol que les deux prospecteurs avaient laissé tomber et examina plus attentivement l’endroit. Le tombeau était taillé dans la roche. Le sol était en terre glaise sur lequel était posé dans une assiette le fameux vase que les deux hommes avaient laissé là après l’avoir vidé de son contenu.
Des ouvriers mirent à jour un deuxième tombeau où il firent descendre un enfant qui découvrit un vase identique au précédent remplit des mêmes médailles.
Un troisième tombeau d’apparence identique fût découvert, qu’on n’examina pas.
L’accès étant très difficile et nécessitant trop de travail de déblayage, les trois tombeaux furent laissés à l’abandon et l’histoire de cette découverte s’arrête ici.
Ces trois tombeaux et les objets découverts confirment la présence romaine dans ce secteur.
1768 : Lors de l’extraction de roches au pied de la montagne du Roule sur le versant nord-est, des ouvriers ont découvert à proximité de l’ancienne bouteillerie une figurine de bronze représentant probablement une divinité domestique. Rien ne permet de penser que cette statuette faisait partie d’un dépôt plus vaste. Le site a sûrement été détruit lors des activités d’extraction de blocs de pierre.
La statuette fût rachetée quelques années plus tard à une voisine des lieux, Madame MOULIN, par François-Henri DUCHEVREUIL puis à son décès elle fût acquise par la ville de Cherbourg pour être exposée au musée E. LIAIS.
L’inventaire des zones à risques archéologiques de la Communauté Urbaine de Cherbourg parue en 2007 (tableau de recensement des sites archéologiques sur la commune de Cherbourg du 21.10.2003) confirme que des vestiges gallo-romains existent sur la Montagne du Roule dans une zone non déterminée.
Quels secrets bien gardés recèle encore en sa terre La Montagne, dont le pied était autrefois foulé par la mer et bordé par la plage des Mielles ? Plage où fûrent d’ailleurs découverts des vestiges romains dont certains sont exposés au musée Emmanuel LIAIS.
Que sont devenu les tombeaux découverts ? Qui était inhumé à cet endroit ? Le saurons-nous un jour ?
D. CHÂTEL